Alignement et réglages - Les techniques
Plusieurs méthodes permettent d’ajuster une optique de miroir. Directement sur l’étoile, en utilisant un laser ou un laser plus Barlow – Voici un aperçu.
Le dernier article vous disait quels sont les éléments pouvant être ajustés. Celui-ci traite des techniques d’alignement et des aides à l’alignement.
L’alignement sur l’étoile est presque directement issu de la pratique. On défocalise légèrement, à un fort grossissement, une étoile cible pas trop lumineuse et également pas trop sombre, en choisissant souvent, dans le cas de télescopes non suivis, l’étoile polaire presque immobile. Des figures de diffraction en forme d’anneaux deviennent ainsi visibles. L’étoile doit être maintenue exactement au centre de l’image. On commence alors par placer les anneaux concentriquement lors du réglage sommaire puis, lors du réglage précis, on veille à avoir un éclairage du premier anneau de diffraction aussi régulier que possible. Les différentes étapes de l’ajustement semblent faire bouger l’étoile car le sens d’observation du télescope change légèrement. Par conséquent, il faut sans cesse la ramener au centre de l’image. La dernière étape est alors très sensible et elle est souvent perturbée par la turbulence atmosphérique. Il faut dans ce cas voir si l’anneau vacillant vacille régulièrement dans toutes les directions. La turbulence locale de l’air peut également être perturbante dans la pièce ou dans le jardin, si l’on ajuste avec une étoile artificielle.
Alignement indirect par laser
Alors que le résultat est directement visible lorsque l’on aligne sur l’étoile, l’alignement par laser ne s’effectue qu’indirectement. Le but de cette technique est d’ajuster l’évolution de l’axe optique à l’aide du rayon laser. Ceci nécessite toutefois des repérages du centre correctement placés et fonctionne essentiellement pour les optiques à miroirs. Sur les variantes Cassegrain, l’ajustement ne concernera que le miroir secondaire par rapport au porte-oculaire. Des correcteurs comme le ménisque sur le Mak-Newton ou le Mak-Cassegrain ne peuvent pas être ajustés par cette seule méthode.
L’ajustement au laser a pour objectif de vérifier que l’alignement des éléments optiques est correct, en renvoyant le rayon laser sur lui-même via le système de miroir. Mais il faut faire attention car, avec un Newton par exemple, un miroir secondaire désaligné peut s’incliner et sembler compenser un désalignement du miroir primaire. C’est pourquoi on place devant le laser un oculaire de collimation qui assure l’alignement géométriquement correct de l’optique. L’oculaire de collimation exploite le fait que l’œil humain peut très bien identifier les cercles concentriques ou leurs écarts. Un miroir secondaire qui n’est que légèrement désaligné se détecte immédiatement en tant qu’ellipse à l’aide des repérages circulaires du disque de projection d’un oculaire d’ajustage. Le fait de centrer le bord du miroir secondaire et du miroir primaire sur le centre de l’oculaire d’ajustage permet la plupart du temps de réaliser avec succès plus qu’un seul alignement sommaire.
Rayon laser élargi
L’alignement par laser + Barlow est en revanche lui aussi une méthode d’alignement direct, essentiellement pour les Newton. On élargit ici le rayon laser et l’on éclaire le centre du miroir primaire. Le miroir primaire génère alors sur l’écran mat du laser une image qui se rapproche de celle d’une étoile extrêmement défocalisée. Dans cette image, le repérage du centre (habituellement un renfort de perforation collé) devient visible en tant qu’ombre annulaire. Si le repérage du centre colle au bon endroit, l’alignement sur l’axe optique est ensuite parfait. Toutefois, un miroir secondaire désaligné conduit à ce que le meilleur éclairage du champ de vision se situe en dehors de l’axe optique, c’est-à-dire à côté du porte-oculaire. Là encore, l’oculaire de collimation apporte de nouveau une aide pour l’ajustement sommaire.
Une technique d’alignement très particulière est l’alignement à l’appui de réflexions. Cette technique permet de générer, à l’aide de trois LED lumineuses, des réflexions de chaque surface optique. La courbure des surfaces optiques donne aux réflexions différents flous, mais ceci permet de les distinguer correctement et d’aligner les trois réflexions d’une surface sur un cercle concentrique par rapport aux autres réflexions. Dans de nombreux cas, on réussit ainsi même l’alignement de lentilles ou de gros correcteurs.
Auteur : Sven Wienstein / Licence : Oculum-Verlag GmbH