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Astuces pratiques

Station spatiale passant devant le soleil. Équipement et préparation

Les photos de l’ISS passant devant le soleil sont une magnifique alternative aux prises de vues à long temps d’exposition. Nous vous disons comment une planification précise vous permettra de réussir vos photos.

Le transit de la Station Spatiale Internationale, ISS, documenté ici en lumière Hα, a eu lieu le 17/06/2017 à 18:57:03 heures, au moment où le soleil était à 64,7 degrés au-dessus de l’horizon, dans le ciel austral. La distance de l’ISS par rapport au site d’observation était de 451,6 kilomètres, ce qui fait que le transit ne dura que 0,6 seconde et que la station spatiale apparaissait relativement grande. La photo a été réalisée avec un Coronado Solarmax60 et les autres équipements représentés sur la photo 3. La photo est un montage composé de 16 images. U. Dittler Le transit de la Station Spatiale Internationale, ISS, documenté ici en lumière Hα, a eu lieu le 17/06/2017 à 18:57:03 heures, au moment où le soleil était à 64,7 degrés au-dessus de l’horizon, dans le ciel austral. La distance de l’ISS par rapport au site d’observation était de 451,6 kilomètres, ce qui fait que le transit ne dura que 0,6 seconde et que la station spatiale apparaissait relativement grande. La photo a été réalisée avec un Coronado Solarmax60 et les autres équipements représentés sur la photo 3. La photo est un montage composé de 16 images. U. Dittler

Voici comment photographier avec succès un transit de la Station Spatiale Internationale ISS passant devant le soleil

L’astrophotographie est le plus souvent associée à de longs temps d’exposition qui peuvent atteindre de nombreuses heures lorsque l’on photographie le ciel profond. Il en va tout autrement de la photographie de la Station Spatiale Internationale, ISS, passant devant le soleil : une planification détaillée, pour cet événement durant de 0,6 à 3 secondes seulement, est ici déterminante.

En fin d’après-midi, par une claire journée d’été, au-dessus de la vallée Gutachtal en Forêt Noire, le transit de l’ISS passant devant le soleil couchant a pu être photographié. Le transit eut lieu à 18:31:58 heures, au moment où le soleil était encore à 24,9 degrés au-dessus de l’horizon sud-ouest. La distance de l’ISS par rapport au site d’observation était de 870,7 km, ce qui fait que le transit dura 1,7 seconde et que la station spatiale apparut dans une taille moyenne. La photo est un montage composé de 51 images, dans Photoshop. U. Dittler En fin d’après-midi, par une claire journée d’été, au-dessus de la vallée Gutachtal en Forêt Noire, le transit de l’ISS passant devant le soleil couchant a pu être photographié. Le transit eut lieu à 18:31:58 heures, au moment où le soleil était encore à 24,9 degrés au-dessus de l’horizon sud-ouest. La distance de l’ISS par rapport au site d’observation était de 870,7 km, ce qui fait que le transit dura 1,7 seconde et que la station spatiale apparut dans une taille moyenne. La photo est un montage composé de 51 images, dans Photoshop. U. Dittler

La Station Spatiale Internationale, ISS, orbite autour de la Terre à une altitude d’environ 400 km, selon une inclinaison orbitale de 51,6° en direction de l’est, et il lui faut à peu près 92 minutes pour faire le tour de la Terre. Au crépuscule du soir ou à l'aube, l’ISS est facile à détecter lorsqu’elle est encore éclairée par le soleil et qu’elle traverse le ciel sombre. En tant que long trait lumineux, elle est alors facile à repérer sur des prises de vues au crépuscule avec un grand angle. Si l’on ne souhaite pas se borner à photographier un trait lumineux de l’ISS, photographier l’ISS lors d’un transit devant le soleil ou la Lune constitue certainement un captivant défi. La structure et la constitution actuelle de l’ISS passant devant le soleil brillant ou la lumière réfléchie de la Lune se dessinent alors.

Préparation à l'ordinateur

Préparation à l’ordinateur
Pour une photographie réussie d’un transit de l’ISS, une planification détaillée et à la seconde près est déterminante : il faut d’abord vérifier quand et où un transit de l’ISS devant le soleil ou la Lune pourra être observé. Il existe à cet égard des sites Internet appropriés par exemple Sky & Telescope, qui apportent une aide, qui enregistrent en permanence les caractéristiques de vol de l’ISS et permettent ainsi de toujours prédire valablement sa trajectoire. Utilisation du site Sky & Telescope :   
Dans le volet « outils » sélectionnez l’application OUTIL DE TRANSIT PAR SATELLITE
1. Choisissez le satellite à observer (ISS)
2. Définissez votre emplacement (latitude, longitude, altitude)
3. Définissez la période d’observation (dates de début et de fin)
4. Définissez votre rayon de déplacement (kilomètres à vol d’oiseau)
5. Appuyez la touche Calculer

On peut voir ici la technique utilisée pour créer la photo 2 : sur un trépied stable, on avait placé une monture de voyage du type Astrotrack, qui portait un Takahashi FS- 60Q (distance focale 600 mm, ouverture : 60 mm). L’appareil photo utilisé était un PointGrey Grasshopper3-U3- 28S5M qui transféra les prises de vues obtenues directement sur le notebook se trouvant dans le gazon. U. Dittler On peut voir ici la technique utilisée pour créer la photo 2 : sur un trépied stable, on avait placé une monture de voyage du type Astrotrack, qui portait un Takahashi FS- 60Q (distance focale 600 mm, ouverture : 60 mm). L’appareil photo utilisé était un PointGrey Grasshopper3-U3- 28S5M qui transféra les prises de vues obtenues directement sur le notebook se trouvant dans le gazon. U. Dittler

Tout dépend du site

Sont cependant déterminantes, au moment de sélectionner un transit à observer, dans la liste de résultats, non seulement les conditions atmosphériques le jour du transit et la distance indiquée, par rapport à un site d’observation sur la ligne centrale, mais encore la hauteur du soleil au moment du transit : lorsque le soleil est bas et proche de l’horizon, il faut veiller à avoir une vue dégagée sur l’horizon au moment de choisir le site d’observation et à ce que le soleil ne se trouve pas au-dessus d’une ville ou d’un complexe industriel dont la chaleur perdue conduirait à une turbulence atmosphérique devant le soleil. En outre, un transit proche de l’horizon conduit à ce que la distance entre l’ISS et l’observateur soit la plupart du temps nettement plus grande que lors d’un passage au zénith au-dessus de l’observateur. Et de la distance entre l’observateur et l’ISS dépendent naturellement la taille dans laquelle l’ISS apparaîtra sur les photos et le temps que durera le transit. Le mieux est certainement une distance courte d’à peine plus de 400 km (conduisant à des durées de transit de moins d’une seconde), tandis que la distance peut passer à plus de 1 100 km dans le cas de transits proches de l’horizon (avec une durée de transit de plus de trois secondes).

Parallèlement au transit de l’ISS photographié en lumière Hα sur la photo 1, celui-ci a également pu être photographié en même temps en lumière CaK. La caméra utilisée était une Grasshopper3-U3-60QS6M, conjointement avec un module CaK Lunt (bande passante de 0,24 nm à 393 nm) sur un Takahashi FC-76DS (distance focale 570 mm, ouverture : 76 mm). L’empilement d’images a été issu du montage de 16 images, dans Photoshop. U. Dittler Parallèlement au transit de l’ISS photographié en lumière Hα sur la photo 1, celui-ci a également pu être photographié en même temps en lumière CaK. La caméra utilisée était une Grasshopper3-U3-60QS6M, conjointement avec un module CaK Lunt (bande passante de 0,24 nm à 393 nm) sur un Takahashi FC-76DS (distance focale 570 mm, ouverture : 76 mm). L’empilement d’images a été issu du montage de 16 images, dans Photoshop. U. Dittler

Équipement nécessaire

Étant donné que la photographie d’un transit de l’ISS passant devant le soleil est généralement liée à un déplacement vers un site d’observation sur la ligne centrale, l’utilisation de télescopes de voyage à courte distance focale et de montures de voyage d’une stabilité adaptée, avec suivi motorisé, s’impose. Pour choisir l’appareil d’enregistrement, la taille du capteur et la cadence d’images sont déterminantes : pour pouvoir photographier toutes les phases d’un transit, l’appareil d’enregistrement utilisé doit permettre, en liaison avec le télescope choisi, de photographier tout le disque solaire. Les appareils d’enregistrement avec un capteur de plus grande taille conviennent par conséquent mieux que les appareils avec un capteur plus petit, car la distance focale du télescope utilisé (et ainsi, la plupart du temps, sa résolution également) peut alors elle aussi être choisie plus grande. En outre, une cadence d’images de l’appareil d’enregistrement aussi élevée que possible décide du nombre de photos du passage qui seront prises. Les appareils qui ne peuvent prendre que trois à quatre photos par seconde (comme c’est par exemple le cas pour certains reflex numériques bon marché) ne fournissent souvent qu’une poignée de photos lors d’un passage proche et par conséquent court. En revanche, les caméras CCD habituelles utilisées pour photographier le soleil et les planètes travaillent à des cadences d’images allant de 30 à 60 images par seconde (ou plus encore) et elles peuvent ainsi documenter nettement plus de phases du transit.

De même, une horloge précise, avec affichage des secondes, est essentielle pour ne pas manquer la(les) seconde(s) décisive(s) du transit. La plupart des smartphones comportent ce genre d’horloges et, comme l’heure affichée est généralement synchronisée via des satellites GPS, les smartphones conviennent nettement mieux, la plupart du temps, que les montres bracelets, par exemple.

Auteur : Ullrich Dittler / Licence : Oculum-Verlag GmbH