Omegon Photo Scope
Une longue-vue, une lunette et un téléobjectif en un, et pourtant compact et se prêtant au voyage. Comment cet instrument miracle se comporte-t-il dans la pratique ?
Test du Photography Scope 72/432 ED d’Omegon
Les lunettes apochromatiques font partie de la catégorie des instruments d’observation au plus haut niveau. Avec son Photography Scope, Omegon propose un système à lentilles censé convenir aussi bien en tant que longue-vue pour l’observation de jour qu’en tant que lunette pour l’observation de nuit astronomique et en tant que téléobjectif pour la photographie. L’optique d’Omegon est-elle à même de satisfaire à ce large spectre d’exigences ?
À première vue déjà, on constate que la lunette apochromatique Photography Scope d’Omegon n’est pas une lunette classique. Le système optique présente, avec une ouverture d’objectif de 72 mm et une focale de 432 mm, un rapport d’ouverture de f/6,0.
À l’intérieur de l’optique se trouve un élément à lentilles doublet ED traité multicouche, qui est protégé par un pare-buée rigide et ne dépassant que de 25 mm. Le pare-buée est réalisé en métal, de la même façon que l’ensemble du tube et le capuchon d’objectif. Le tube s’amincit légèrement vers l’extrémité arrière.
Un emballage soigné
Là où l’on s’attend la plupart du temps à trouver un porte-oculaire classique sur les lunettes, le Photography Scope 72/432 ED dispose d’un système de mise au point hélicoïdal facile à manipuler : une bague caoutchoutée d’une largeur d’environ 50 mm permet de faire d’abord une mise au point sommaire, avant de procéder à la mise au point précise via une bague de mise au point étroite de 15 mm et démultipliée 1:10. Côté oculaire, le système optique comporte un coulant de 2 pouces vissé sur un filetage TSC.
Le léger amincissement du tube et les deux molettes de mise au point d’une largeur totale de 75 mm ne permettent pas de monter le tube judicieusement dans des colliers : la queue d’aronde courte (7 cm, Vixen Style) fixée par deux filetages photo, permet par conséquent d’adapter l’optique à la fois à une monture astronomique classique et à un trépied photo habituel.
En vue de ce test pratique, le Photography Scope 72/432 ED nous arrive dans une valise métallique robuste, accompagné d’un prisme d’Amici avec visée inclinée à 45° faisant du système optique une longue-vue pour observations terrestres. Le prisme d’Amici est muni d’un coulant de 1,25 pouce pour des oculaires qui ne sont toutefois pas fournis. Sont également joints à notre instrument à tester un aplanisseur de champ Field Flattener de 2 pouces et un tube d’extension (tous deux provenant également d’Omegon) qui, via une bague T2, permettent de raccorder un reflex numérique.
Convaincant, de jour comme de nuit
Le montage du Photography Scope 72/432 ED pour l’observation terrestre est facile : visser l’optique sur un trépied disponible, mettre en place le prisme d’Amici et un oculaire disponible. Si, en tant qu’astronome amateur, vous ne possédez que des oculaires à focale fixe, vous vous heurtez alors à un problème qui peut être résolu : l’observation avec des longues-vues est également très agréable parce que celles-ci sont souvent munies d’oculaires zoom et que le grossissement peut ainsi être adapté de façon précise à l’objet observé. Cet avantage disparaît, naturellement, lorsque l’on utilise des oculaires astro à focale fixe disponiblemais Omegon propose également, en option, des oculaires zoom. En observation terrestre, l’image est capable de convaincre.
Le système fournit une image très nette et contrastée via différents grossissements et la mise au point s’effectue rapidement via les deux bagues de mise au point différentes car celles-ci peuvent être distinguées sans problème au toucher. Seules quelques manipulations sont également nécessaires pour utiliser le Photography Scope 72/432 ED pour les observations astronomiques et de nuit : la queue d’aronde Vixen courte (à droite) permet l’adaptation sur une monture disponible.
Le renvoi coudé et l’oculaire se montent eux aussi rapidement. La recherche des objets à observer s’effectue très facilement via une monture GoTo ou par saute-mouton astronomique avec des oculaires peu grossissants car il n’est pas possible de raccorder un chercheur optique sur le Photography Scope 72/432 ED.
De même, le chercheur habituel sur certaines longues-vues n’est pas intégré. L’impression positive que procure l’observation de jour se poursuit également lorsque l’on « se promène » dans la Voie Lactée, la nuit, avec un oculaire de longue focale : le système optique restitue également, finement structurée et sans franges colorées, la grande différence de contraste entre les étoiles lumineuses et leur environnement sombre. En tant que téléobjectif, le Photography Scope 72/432 ED peut être raccordé aux réflex numériques courants, via un aplanisseur, une entretoise et une bague T2. Avec une distance focale de 432 mm, une photographie judicieuse mains libres n’est plus possible. De même, la combinaison objectif-appareil photo doit par conséquent être montée sur un trépied robuste aux fins de la photographie.
La mise au point sommaire peut être effectuée facilement et rapidement via le viseur et, pour la mise au point précise, on utilise l’affichage LiveView agrandi de l’appareil photo. Lorsque l’on utilise le Photography Scope 72/432 ED en photographie, conjointement avec l’aplanisseur Omegon, on constate que le champ de vision éclairé est suffisamment grand, ce dont on peut se réjouir, pour utiliser des appareils plein format sur cette optique.
Conclusion
Le Photography Scope 72/432 ED est une combinaison réussie d’une longue-vue, d’une lunette et d’un téléobjectif. De par sa construction compacte, il convient très bien en tant qu’optique de voyage. Outre la performance optique du système, son exécution de grande qualité est à même de convaincre. Seule la queue d’aronde Vixen, trop courte, et son montage rigide, rendent difficile l’équilibrage lorsque l’on utilise des accessoires ou un appareil photo plus lourds.