Étoiles doubles dans les Pléiades
L’amas d’étoiles très visible est plus qu’un simple objet pour les jumelles, il offre de belles étoiles multiples parfaites pour la ville.
Les Pléiades (amas M 45) sont souvent absentes du programme d’une nuit d’observation hivernale depuis la ville, parce qu’elles sont détectables à l’œil nu même dans le ciel urbain et qu’elles ne peuvent guère apparaître attrayantes qu’en tant qu’objets pour les jumelles. Ce peu d’attention n’est pas tout à fait justifié car, à y regarder de plus près, M 45 a beaucoup de choses à offrir. Certes, les célèbres nébuleuses par réflexion entourant les étoiles principales des Pléiades restent invisibles par les astronomes urbains, mais M 45 contient toute une série de beaux systèmes d’étoiles multiples pouvant également être observés depuis des sites urbains.
Une image historique
Lorsque l’on observe les Pléiades au télescope, à un grossissement de 15x, on obtient d’abord une image que l’on peut parfaitement qualifier d’historiquement importante : lors de ses premières découvertes avec la lunette qu’il venait d’inventer, en 1610, Galilée consacra ses premières nuits d’observation à regarder les Pléiades et, surpris par le grand nombre d’étoiles ses premières découvertes avec la lunette qu’il venait d’inventer, en 1610, Galilée consacra ses premières nuits d’observation à regarder les Pléiades et, surpris par le grand nombre d’étoiles auquel il ne s’attendait pas, dénombra dans l’environnement des Pléiades 36 étoiles, c’est-à-dire à peu près le nombre que l’on peut aujourd’hui détecter dans le ciel urbain à un grossissement 15x.
L’image, avec le losange d’étoiles très prononcé, n’a aujourd’hui rien perdu de sa fascination. Mais les étoiles doubles et les systèmes d’étoiles multiples sont également intéressants.
Une excursion dans les étoiles doubles
À un grossissement de 25×, déjà, on détecte d’abord un couple très proche au centre nord du losange d’étoiles très prononcé qui est constitué d’Alcyone à l’ouest, de Maïa au nord, d’Électre à l’est et de Pléioné au sud. Le couple d’étoiles a été catalogué par l’astronome des États-Unis Sherburne W. Burnham (1838 à 1921), seuls étant visibles dans le ciel urbain les deux composantes de magnitude 8,3 et distantes de 41" l’une de l’autre. Une troisième compagne, d’une magnitude de 12,7, sera indétectable, même au grossissement maximum. En outre : dans le dessin des Pléiades de Galilée, figurant dans « Le Messager des Étoiles » de 1610, ce couple d’étoiles (facilement détectable avec les moyens d’aujourd’hui) n’est pas encore rendu visible en tant qu’étoile double.
Au deuxième arrêt, dans notre petite excursion à travers les étoiles doubles nous faisant passer par M 45, nous trouvons Alcyone ou η Tauri qui, d’une magnitude de 2,9 et d’un pouvoir lumineux de 1 000x celui du soleil, est l’étoile la plus lumineuse des Pléiades. η Tauri est accompagnée à l’est par trois étoiles de magnitude pratiquement identique, qui forment un triangle s’étirant en longueur. Elles sont physiquement reliées à Alcyone mais nécessitent, pour être résolues de façon sûre, des grossissements d’au moins 120×. Pour Galilée, c’était trop : dans son dessin figurant dans Le Messager des Étoiles, il n’a repéré les compagnes d’Alcyone qu’en tant qu’étoile unique.
Citons enfin Taygète ou 19 Tauri, étoile lumineuse située dans le prolongement d’une ligne imaginaire d’Alcyone et de Maïa, et un peu moins lumineuse que ces deux étoiles. Taygète a également une compagne qui ne peut toutefois être détectée, en tant que minuscule point lumineux, qu’à un fort grossissement (à partir de 120x) et ceci, souvent, uniquement en vision indirecte.
Auteur : Karl-Peter Julius / Licence : Oculum-Verlag GmbH