Les joyaux sur le bord de la Lune
Sur le bord est de la Lune se trouvent deux beaux cratères que l’on peut déjà observer à partir du troisième jour après la nouvelle Lune.
Près du bord est de la Lune se trouvent, placés sur le même degré de longitude, deux cratères que l’on peut déjà observer à partir du troisième jour suivant la nouvelle Lune : Langrenus, sur le bord est de la Mare Fecunditatis (mer de la Fécondité), et Petavius, à l’extrémité sud de la mer.
Montagnes annulaires typiques
Le cratère Langrenus, d’un diamètre de 132 km et d’une profondeur de 4 300 m, est une montagne annulaire typique présentant une muraille clairement délimitée et des gradins en terrasse caractéristiques des remparts intérieurs. Sa montagne centrale dépassant jusqu’à 1 400 m du fond du cratère est composée de deux sommets principaux. Ces caractéristiques font que l’on compare souvent Langrenus à Copernic situé au centre de la Lune (voir Aventure Astronomie 1). ). Quelques basses collines recouvrent au nord et au nord-ouest, le fond du cratère très plat et inondé de lave. Ces reliefs hauts d’environ 100 m seulement se détectent bien lorsque le soleil est très bas.
Le système de rayons de Langrenus est peu marqué. L’éjecta lumineux est essentiellement regroupé en trois rayons qui se détachent bien de la surface foncée de la Mare Fecunditatis. Le trio situé au nord-ouest et composé d’Atwood (29 km), de Bilharz (43 km) et de Naonobu (35 km), cratères remplis de lave, offre un beau contraste avec Langrenus.
Une muraille annulaire double et rare
Comme Langrenus, le puissant cratère lunaire Petavius, de 177 km, se présente dans un bon état de conservation. Les remparts en terrasse multigradins dépassent de 3 300 mm du fond bombé du cratère à l’ouest. À l’est, ils ont encore une hauteur de 1 800 m. Les remparts présentent une rare particularité : au niveau du cratère Wrottesley (58 km), la section sud-ouest se sépare en deux crêtes séparées, ce qui fait que l’on peut voir une double muraille annulaire. Avec un bon seeing, la montagne centrale se présente dans une multitude de sommets. La montagne atteint alors pratiquement la hauteur de la muraille.
Tantôt une ligne noire, tantôt un trait lumineux
Partant de ce relief central, la grande faille de Petavius, c’est-à-dire la rainure principale des Rimae Petavius (rainures de Petavius), s’étend en direction du sud-ouest. Dans le télescope, la crevasse longue de 80 km apparaît sur le terminateur du matin sous la forme d’une mince ligne noire qui se détache du fond de façon très contrastée. Sur le terminateur du soir, en revanche, cette ligne prend la forme d’un trait lumineux car la face intérieure de la rainure est maintenant éclairée. D’autres sections de rainures plus difficiles à observer se trouvent au nord et au nord-est de la montagne centrale. Les Rimae Petavius ont été découvertes par l’astronome allemand Hieronymus Schröter.
Faisceau lumineux dans Hyginus
Lors d’un cycle lunaire d’environ 7 jours après la nouvelle Lune, un cône de lumière, qui gagne en largeur au fur et à mesure que le cycle lunaire avance, apparaît sur le fond du cratère Hyginus couvert d’ombre. La Rima Hyginus fait ici briller le soleil bas qui éclaire ainsi une étroite bande. La taille réduite du faisceau lumineux nécessite un grossissement suffisamment fort, le mieux étant 150x ou plus.
Meilleure visibilité : 3 ou 16 jours après la nouvelle Lune
Auteur : Lambert Spix / Licence : Oculum-Verlag GmbH